ÉDITO RENTRÉE 2021
On en parle ?
Que celui qui n’a pas ressenti de tension, au sein même de son groupe le plus proche, communauté de travail, famille, amis, voire couple sur la question de la gestion de la crise sanitaire lève la main … ? OK, on est bien tous en train de vivre la même chose.
Donc bien sûr à Yama nous aussi nous avons des avis divergents, parfois très divergents sur la question. Et c’est énervant mais c’est riche, très riche. Comme dit Camille « ça n’a jamais été aussi agréable de ne pas être d’accord ! ». Sortir de ce que l’on appris comme mode de communication à la sémantique guerrière, le
« débat », la « confrontation » des idées, pour entrer dans « écouter », « accueillir » ce que cela fait en moi quand tu dis ça, prendre le temps de préciser ma pensée, l’autoriser à se nourrir de ta pensée pour grandir et faire évoluer mon point de vue, tout cela demande un peu d’entrainement. Surtout dans un groupe de 10 personnes.
Edgar Morin nous le dit depuis déjà quelques années, nous vivons désormais dans une société non pas compliquée mais complexe.
« Le complexe est vraiment ce qui est tissé ensemble et, d’autre part, les contradictions irréductibles que suscitent les problèmes profonds.
Il existe des contradictions fondamentales pour l’esprit, et le fait de penser en même temps deux idées contraires représente, à mon avis, un effort de complexité.
Le physicien Niels Bohr a dit que le contraire d’une vérité profonde est une autre vérité profonde. Avant lui Pascal avait dit la même chose.
La vérité se trouve en unissant des notions antagonistes mais complémentaires – ce que, pour ma part, j’appelle la dialogique pour faire la distinction avec la dialectique. »
Je rapproche cela de ce que nous dit le yoga qu’est la parole, VAK ou VACH, un don, qui crée une correspondance directe entre le subtil (le plan de la pure conscience) et la matière (le plan de la création), une puissance créatrice que nous avons toute responsabilité d’exercer et dont la puissance s’exprime dans le « comment », l’intention, la façon. Elle est brèche qui sépare ou pont qui relie. Edgar Morin précise : « Nous avons trop bien appris à séparer ; il vaut mieux apprendre à relier. »
Alors oui on en parle ! Continuez à venir vers nous pour nous exprimer ce qui ne vous convient pas, ce que vous ne comprenez pas, et continuons à affiner ensemble notre compréhension du vivant afin de la rendre tangible dans ce monde en mutation.
Nous avons pas mal fait évoluer nos offres et nos cours cette année, en gardant en tête notre joie profonde de pratiquant, d’humains s’expérimentant eux-même par eux-mêmes, en lien avec les autres et le monde. Cette rentrée nous plaît et nous ressemble, les cours nous plaisent, les nouvelles modalités nous ressemblent. Et vous ?
Bonne découverte et à très vite, sur le tapis, ou autour d’un café.
Du coeur,
Vanessa pour Nicolas, Marion, Savitri, Juliette, Julie, Virginie, Camille, Marie, Maria, Clara et Livia !